Rassemblement le samedi 3 juin, à Quimper, afin d'interpeller le Préfet sur la vague d'expulsion des personnes dublinées
A l'appel de Ligue des Droits de l'Homme – Quimper - Brest – Concarneau- Morlaix - Crozon , L'Auberge des Migrants , Utopia56 , 100 pour un toit , Accueil des réfugiés dans le Cap , Fraternité DZ
La politique d’asile défini par les accords de Dublin font reposer la prise en charge des demandeurs d’asile par le pays par lequel ils sont entrés dans l’Union Européenne, ou du moins par le premier pays dans lequel leurs empreintes ont été prises.
Cet accord pose problème parce que la majorité des migrants ne souhaitent pas résider dans les pays en question, et fait reposer tout le poids de l'accueil sur des pays comme l'Italie, qui n'ont plus les moyens humains et matériels d'assurer des conditions d'accueil dignes.
Ces derniers mois plusieurs centres d'accueil et d'orientation ont ouverts dans le Finistère, et ont accueillis des migrants venant des camps de Calais, de Paris, ou d'ailleurs. Parmi ceux-ci, un certain nombre sont en "procédure Dublin", c'est à dire que la France leur refuse le droit de déposer une demande d'asile, et met en place pour eux une procédure de "réadmission" et une expulsion de force vers ces pays comme l'Italie, le Danemark, l'Allemagne...
Le gouvernement a pris l'engagement de "dédubliner" les personnes qui venaient du camps de Calais. Cette promesse a été tenue dans sa globalité, même s'il reste encore quelques personnes en attente de finalisation de ces procédures.
Mais pour toutes les autres personnes, celles ne venant pas de Calais ou n'ayant pas pu prouver leur passage par ce camp, les menaces d'expulsion s'enchaînent. Plus d'une quinzaine de personnes sont actuellement menacées, une personne a déjà été expulsée vers l'Italie, et se retrouve dans des conditions difficiles. 3 autres personnes devaient être expulsées la semaine dernière, et au moins douze autres personnes en sont menacées dans les jours qui viennent.
Il en résulte que dans un même centre se trouvent des personnes venant des mêmes pays, avec des situations similaires, mais qui n'ont pas accès aux mêmes droits, selon qu'ils viennent du camp de Calais ou d'ailleurs.
C'est une atteinte grave au principe républicain d'égalité des droits.
Nous avons aussi des craintes réelles sur les risques d'expulsion de l'Italie vers le Soudan, un rapport d'Amnesty International faisant état d'accord entre ces 2 pays.
La concentration sur une courte durée d'un aussi grand nombre d'expulsion ne permet pas aux associations d'apporter l'aide juridique adéquate à ces personnes qui les sollicitent.
Toutes ces raisons nous ont incité à demander à être reçu par la préfecture, demande qui n'a pas eu de réponse positive. Nous avons donc décidé de nous mobiliser publiquement afin de rassembler un maximum de signatures, et demander au Préfet du Finistère de procéder à un "dédublinage" commun, et un arrêt des procédures de réadmission et expulsion en cours.
Ce que nous demandons est en accord avec la loi : les accords de Dublin III
Permettent ce «dédublinage» :
« (…) chaque État membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement. »
- Article 17 des accords DUBLIN III
Nous ne demandons pas d’accorder le statut de réfugié à toutes ces personnes : nous demandons juste de leur permettre de déposer une demande d’asile. Cette demande sera acceptée ou refusée, mais ils auront au moins eu accès au droit fondamental de demande de protection de notre pays.
Nous appelons donc à un rassemblement citoyen, le 3 juin à 11h, place de la Résistance, à Quimper. Ce rassemblement permettra à ceux qui le souhaitent de signer la pétition.
Une pétition en ligne est déjà disponible :
Ainsi qu'une page expliquant ce principe du dédublinage :