Lettre ouverte aux candidats aux élections législatives du Pays de Brest.

 

Brest le 2 juin 2017,

 

Madame, monsieur,

 

 Vous sollicitez les suffrages des électeurs pour être député-e- et aspirez donc à participer au vote de la loi et au contrôle du gouvernement de notre pays.

 

Dans cette campagne électorale le sujet des réfugiés sur notre sol et plus largement la crise migratoire sont quasi absents.

 

Permettez-nous de vous soumettre ces quelques questions qui nous paraissent essentielles à nous, associations , citoyennes et citoyens, acteurs au quotidien de la solidarité et de la défense des droits de l'Homme

 

Première question :

 

Que comptez-vous faire pour que cesse l'hécatombe en Méditerranée ou seules les ONG et les sauveteurs volontaires comme ceux de SOS Méditerranée viennennt en aide à ceux qui sont envoyés par les passeurs libyens à une mort certaine?

 

Malgré la présence de ces sauveteurs l'Organisation Internationale pour les migrations estime le nombre de morts à 1562 depuis le 1er janvier de cette année, sans compter les centaines de disparus corps et biens sans laisser de trace.

 

Les marines des pays européens dont la Marine nationale se sont retirées des actions de sauvetage et ne mènent plus à travers l'opération Triton qu'une surveillance des côtes.

 

Deuxième question :

 

Que comptez-vous faire pour que l'accueil des migrants sur notre territoire soit enfin digne?

 

Celles et ceux, hommes femmes et enfants qui ont survécu à un parcours souvent terrible ne sont, bien souvent pas accueillis d'une manière digne. Ils sont contraints de dormir à la rue, y compris des milliers de jeunes mineurs non accompagnés, des femmes et des enfants ou des gens gravement malades. Non seulement la France se montre d'une indignité inqualifiable mais encore la police les pourchasse usant quotidiennement de violences confisquant les couvertures ou empêchant les distributions de nourriture par les associations de solidarité.

 

Troisième question :

 

Que comptez-vous faire pour que ces personnes aient le droit de déposer une demande d'asile et que ces demandes soient traitées avec bienveillance pour permettre au plus grand nombre une installation durable et une intégration digne dans notre pays?

 

Aujourd'hui notre pays arguant des accords dits de Dublin renvoie les demandeurs d'asile vers le premier pays européen où ils sont arrivés. Soit pour beaucoup vers l'Italie. Ce pays les jette à la rue et en expulse même vers le Soudan, pays en guerre. Tous les réfugiés doivent pouvoir faire une demande en France. Ces demandes doivent mener à un statut de réfugiés pour un nombre beaucoup plus important de demandeurs. Notre pays qui a su être une terre d'asile pour des millions de gens au siècle dernier, dont les descendants sont une part importante de notre société, a aujourd'hui une attitude frileuse et n'accorde ce droit que très parcimonieusement, 33 000 en 2016 soit 0,05% de la population de la France. En leur refusant ce droit notre état les pousse à une vie clandestine faite de peur et de grande précarité car chacun l'a bien compris ils resteront vivre en France parce qu'ils n'ont plus d'autre espoir.

 

Nous pourrions vous entretenir de tous ces aspects en les étayant d'exemples concrets. Pour nous ces tragédies ont des noms, des visages, ici à la pointe de la Bretagne, ce sont des hommes, des femmes, des enfants que nous cotoyons chaque jour.

 

Veuillez croire madame, monsieur à notre attachement indéfectible aux valeurs de solidarité et d'entraide.