Le collectif Humanité lance, avec le soutien de la mairie de Plouguerneau, un appel à la mobilisation en faveur de l’hébergement de réfugiés dans la commune. Cinq euros fois cent personnes, de quoi payer un loyer !
« L’étranger, c’est celui avec qui on n’a jamais pris un café. C’est pourquoi la proximité, c’est très important. » Des mots qui ne sont pas des paroles en l’air pour le maire de Plouguerneau Yannig Robin, ni pour les membres du collectif Humanité. Ce dernier œuvre depuis bientôt deux ans à l’accueil et l’intégration de réfugiés dans la commune.
Aujourd’hui, le collectif lance l’initiative « Cent pour un toit », qui repose sur un mode de financement participatif. Le principe est simple : être cent personnes à donner 5 € par mois pendant un an (renouvelable), pour prendre en charge un loyer.
Cinq réfugiés sont actuellement hébergés à Plouguerneau, dans une maison prêtée par un propriétaire privé. Les jeunes hommes partagent divers moments conviviaux, partagent des repas et échangent des recettes, jouent au foot avec le club de l’Espérance.
Mais le manque d’hébergements pour accueillir ces personnes est criant, et le collectif entend constituer une force d’interpellation auprès des pouvoirs publics. « Jusqu’à leur majorité, les jeunes mineurs sont pris en charge par le Département, mais dès qu’ils atteignent 18 ans, et tant que leur statut de réfugié n’est pas acquis, ils sont laissés dans la nature sans ressources », explique Jean-Paul Le Gall, adjoint aux affaires sociales.
En septembre 2015, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, envoie un courrier à l’ensemble des maires de France, leur demandant de se mobiliser pour l’accueil des réfugiés et demandeurs d’asile dans leurs communes. Plouguerneau répond positivement à cet appel et organise deux réunions publiques, qui débouchent sur la création du collectif Humanité.
La municipalité exprime son soutien formel à l’activité de l’équipe, en lui apportant notamment une aide logistique (boîte aux lettres domiciliée à la mairie, prêt du minibus de la mairie pour le transport, liaisons avec diverses associations caritatives comme la banque alimentaire, le Secours catholique et les Restos du cœur). L’élu du groupe Plouguerneau autrement, Alain Romey, est également membre du collectif.
Les membres du collectif rappellent que 60 % des sommes versées sont déductibles des impôts. Les fonds sont gérés par l’association Digemer (réseau d’hospitalité pour des demandeurs d’asile de Brest), qui réglera les loyers et prendra les charges à son actif. Aujourd’hui, trente personnes ont déjà rejoint le projet